Angioplastie et stenting

L’angioplastie percutanée est indiquée pour traiter les occlusions ou les sténoses artérielles. Elle utilise pour cela de petits ballonnets gonflables, à usage unique, qui permettent de dilater l’artère à l’endroit du rétrécissement. Le plus souvent, le geste est complété par la mise en place d’un stent métallique (communément appelée « ressort ») qui reste incrustée à l’intérieur du vaisseau pour éviter la reformation d’un rétrécissement.

Cette prothèse est progressivement recouverte par les cellules de l’artère qui, dans certains cas, se développent excessivement, reformant un rétrécissement (phénomène dit de « resténose »). Pour lutter contre ce phénomène, de nouvelles prothèses recouvertes de produits actifs luttant contre ce développement cellulaire ont été inventées. Dans tous les cas, l’administration de médicaments luttant contre l’agrégation plaquettaire est nécessaire à long terme (aspirine, plavix…).

Toutes les artères du corps humain peuvent théoriquement être dilatées et/ou stentées. Cependant, certaines artères, du fait de leur localisation, sont de mauvaises indications au stenting ou à l’angioplastie.

Lorsqu’un cardiologue est spécialisé dans les artères du coeur, un chirurgien vasculaire est spécialisée dans l’étude de toutes les autres artères du corps humain.

L’indication de l’angioplastie doit être soigneusement pesée et ne doit pas se baser sur le seul aspect visuel de l’artère: la symptomatologie, l’étendue des lésions, le type de lésion, la topographie…Sont autant de critères participant au choix d’une technique chirurgicale, prise en concertation avec le patient.

Avant-propos

Stent est un ancien terme anglais décrivant un support. Dans la littérature médicale, le nom de Charles Thomas Stent, un dentiste anglais du XIXe siècle est parfois évoqué comme étant à l’origine du terme.

En français, on parle souvent d’endoprothèse artérielle. Par contre, le terme prothèse est réservé à un dispositif artificiel destiné à remplacer un membre, un organe ou une articulation.

Historique

La première angioplastie coronaire a été faite par Andreas Gruentzig le 16 septembre 1977 à Zurich. Le premier stent est le WallStent développé par Hans Wallsten à Lausanne par Medinvent en collaboration avec Ulrich Sigwart et l’ingénieur Christian Imbert.

Mode d’action

L’angioplastie est la procédure permettant de dilater une artère rétrécie à l’aide d’un ballon qu’on gonfle dans cette dernière, écrasant ainsi la plaque d’athérome responsable de la sténose. Le principal inconvénient de cette technique est le taux important de resténose, c’est-à-dire de récidive du rétrécissement (près de la moitié des cas). Cette dernière peut être précoce (retour élastique de l’artère après dégonflage du ballon) ou tardive (par prolifération des cellules de la paroi de l’artère (endothélium) et surtout par rétraction cicatricielle.

Le stent est un ressort métallique qui est positionné sur un ballon dégonflé. Lors du gonflage de ce dernier dans l’artère, il se dilate et empêche le retour élastique de la sténose. Le ballon est alors retiré et le stent reste en place. Il peut être mis d’emblée (stenting direct) ou après une dilatation par un premier ballon. La mise en place d’un stent se fait sous radioscopie et n’allonge pas sensiblement la procédure.

S’agissant d’un matériel étranger au corps humain, c’est un point d’appel naturel à la formation d’un caillot. Un traitement empêchant l’apparition de ce dernier reste donc indispensable pendant au moins plusieurs semaines, jusqu’à ce que le métal soit naturellement recouvert par les cellules de la paroi interne de l’artère (endothélialisation). Actuellement l’association de choix comporte de l’aspirine et un autre antiagrégant plaquettaire (clopidogrel, prasugrel ou ticagrelor).